58 Musique-Chanson (s) francophone (s)

Organique, pur et ouvert, cet album de Dominique A s'appelle Le monde réel. Un monde peint et dépeint après deux années dans les méandres de l'univers en direct sur nos écrans, entre le flot d'information et le doute, la tragédie d'une planète à l'abandon malgré les signaux urgents de la nature et un appel à la bienveillance... Enregistré entre La Frette-sur Seine et Bruxelles, avec Yann Arnaud à la réalisation, ce disque laisse libre cours à un enregistrement live où sa voix unique navigue, comme sur un fleuve calme ou une mer enragée. Dominique A a fait appel à un orchestre de cordes pour des arrangement au service d'une production aérienne qui servent des textes au plus proche du coeur. Les Marquises de Jacques Brel ne sont pas loin...

C'est comme une parade où défilent les artistes d'un label qui célèbre ses 25 ans. Un quart de siècle qui a passé si vite qu'on se pince en regardant les dates. 1996-2021. Seuls, en duos, et même parfois tous ensemble, ils sont venus témoigner de leur attachement à l'esprit d'échange et de communion de Tôt Ou Tard. Les pensionnaires de Tôt Ou Tard ont donc décidé d'intervertir leurs répertoires. Albin de la Simone reprend Mathieu Boogaerts, qui reprend Franck Monnet quand Albin est revisité par Cats on Trees, eux-mêmes repris par Shaka Ponk. Foé reprend Vianney qui reprend Delerm, qui reprend Raphaelle Lannadère... Bref, vous avez compris le jeu, marabout-bout de ficelle. Ce n'est pas un best of, c'est encore meilleur car c'est de l'inédit qui possède le parfum du familier, avec cette coloration musicale unique.

Avec ce premier album sept titres, Alice Animal laisse définitivement l'électricité prendre le dessus dans cette zone d'exploration située quelque part entre PJ Harvey, Axel Bauer, St Vincent et Anna Calvi, avec une assise de chant qui la place en droite héritière de l'école française de la chanson à texte.

L'ultime album studio d'Arno, légende du rock belge. Tout commence et finit avec le blues. C'est là qu'Arno Charles Ernest Hintjens a commencé son voyage musical en 1970, et c'est là qu'il se termine plus de cinquante ans plus tard. Le chevalier à la voix rauque est parti vers des terrains de chasse éternels, mais il nous offre un dernier cri. Cet album baigne dans une atmosphère semi-tragique et marécageuse qui allie tristesse et espoir. La batterie brille, les guitares résonnent et Arno montre honnêtement comment son âme a mené un grand combat jusqu'à la fin. Opex réunit 10 grandes chansons inédites teintées de l'écriture si particulière et légendaire d'Arno. Inclus un duo avec Mireille Mathieu et un piano-voix avec Sofiane Pamart.

Etre au monde. Comment se fait-on à l'idée d'être ici-bas, soumis aux aléas d'une existence plus surprenante que nous? °tre au monde, flanqué d'une altérité avec laquelle on doit composer, pour le meilleur et pour le pire. C'est ce que raconte le septième album de Bertrand Belin. Antidote idéal à nos angoisses, nos solitudes, mixture hybride de pop francophone incitant à l'ivresse des sens et des luttes. Remède à la banalité actuelle, car refusant toutes contraintes. De la liberté, il y en a toujours eu depuis le premier album éponyme de Bertrand Belin, en 2005. Mais elle irradie ici comme dépourvue de filtres, ignorant les coquetteries et le brouillard actuel.

15 ans après Before Bach, voilà que Rodolphe Burger et Erik Marchand redescendent à la mine, histoire de creuser plus profond, et d'extraire un nouveau répertoire. Glück auf ! ("Bonne Chance !") : c'est la devise des mineurs de Sainte-Marie-Aux-Mines. C'est aussi le titre de cet album enregistré avec l'indispensable Mehdi Haddab et les compagnons de route Julien Perraudeau (claviers, basse) et Arnaud Dieterlen (batterie). Une nouvelle partenaire a rejoint l'équipe : Pauline Willerval (violon bulgare et chant). Un blues dédié à John Henry (working class hero par excellence), un thème de Titi Robin customisé, un morceau albanais revisité, une chanson turque, un chant dédié à Manuel Kerjean, maître d'Erik Marchand, des titres de Rodolphe Burger réinterprétés, et jusqu'à une improbable version du Eisbär de Grauzone, voici quelques-unes des composantes de ce nouveau répertoire qui illustre une nouvelle fois les parentés entre le blues et les musiques traditionnelles, boostées par l'énergie d'une rythmique rock.

Cet album de Cali est une immersion dans des moments forts vécus avec des êtres chers, des femmes essentiellement, parties, quittées, envolées... Toutes de précieux fantômes. Dans ces huis-clos, l'univers acoustique est intimiste. Nous sommes plus que dans la confidence : Cali se livre à coeur ouvert. Musicalement, il s'accroche à ses racines et nous les livre, de Johnny Cash à Springsteen. L'Irlande affleure sous la surface. Le violon de Steve Wickham des Waterboys promène sa magie sur l'ensemble de l'album. C'est chez lui que Cali a enregistré cet album. Chaque morceau est le fruit d'une unique prise. Chaque morceau nous donne à entendre l'émotion originelle.

Elle fait son grand retour en France avec cet album frais et positif où elle réveille des pépites oubliées du répertoire de la chanson française. De Jean Yanne à Mistinguett, de Gainsbourg à Jacques Tati, Clémentine révèle dans un style émouvant, sensuel et facétieux douze titres espiègles aux paroles parfois extravagantes. Véritable star au Japon, elle est à l'origine du mouvement "french pop". Après 25 ans de carrière au pays du Soleil Levant - et plus de 4 millions d'albums vendus ! - elle est devenue pour les Japonais l'icône "So French" de la Parisienne de Saint-Germain-des-Prés, quartier où elle réside.

Après un premier album, Eau (Vicious Circle - 2015), qui a connu une jolie reconnaissance dans la presse, un nouveau chapitre s'ouvre aujourd'hui avec Ven ven ven, toujours en français dans les textes. Un disque intime, souvent chanté à deux voix, délicatement arrangé par les musiciens du Delano Orchestra. Les ambiances et les paysages s'ancrent et captivent, tandis que les ondes et rythmiques électroniques s'invitent au creux de cet univers traditionnel, champêtre et folk. On retrouve avec plaisir des éléments de la palette Delano (les parties de cuivres et de cordes), mais en y découvrant de nouvelles couleurs, plus intimes et spontanées, qui confèrent à ces chansons une fraîcheur inédite.

Il vous fait traverser son univers et découvrir toute une galerie de personnages, aux destins et aux espoirs divers : un homme sur sa terrasse le soir de ses 50 ans, un amoureux cinéphile se rêvant aux César, un séducteur qui trompe son libertinage avec la fidélité, un homme en cure de désintoxication sentimentale, deux amis qui se disent « peut-être ? », une personne qui n'y croit plus, un jeune père ébloui par son premier soleil, un amoureux prêt à embarquer, un célibataire client de sites de rencontres, des solitaires complexés qui se laissent une chance, une fille de joie pleurant sa peine à la fenêtre d'une chambre d'hôtel.

Après 12 ans d'existence et la sortie de leurs 3 premiers albums Psycho Tropical Berlin en 2013, Mystère en 2016 et Paradigmes en 2021, La Femme dévoile son 4e album. Teatro Lucido est entièrement interprété en espagnol ; c'est un carnet de voyage inspiré de leurs périples en pays hispaniques (Espagne/Mexique). A l'image de leur premier single, Sacatela, qui s'impose déjà comme un classique, cet album est un cocktail détonnant né de leurs aventures internationales et puisant ses inspirations dans les marches de la Semana Santa, le pasodoble, le reggaetone et les rythmes brésiliens, les guitares classiques, les rythmes andalous, les castagnettes, les trompettes ou encore la movida des années 80. Le groupe a puisé dans ce large spectre de sonorités qui les a marqués et en propose sa propre interprétation.

Deuxième album solo d'Adrien Gallo, leader et chanteur des BB Brunes, comprenant 2 duos avec Vanessa Paradis.

Avec Comme un ours - son précédent spectacle mis en scène par Nicolas Bonneau - Alexis HK est sorti de la torpeur et de la solitude pour se diriger vers la couleur, le jeu, et l'expérimentation. Dans Bobo playground, l'auteur, compositeur et interprète s'interroge sur ce bonheur qu'on recherche tous, et s'inquiète déjà de le perdre alors qu'il y goûte à peine. Qu'on soit un vieux rappeur, un jeune homme de 18 ans, un chevalier raté, une maman sur Tinder ou Donald Trump, on a tous le droit à 15 minutes de bonheur... avant de sombrer de nouveau !

La chanteuse revient avec son 5ème album qui inclut les titres Les p'tites jolies choses, A la vie comme à la mort en duo avec Jason Mraz et un EP bonus de 6 titres en collaboration avec Ibrahim Maalouf.

Fidèle à sa volonté d'être différent à chaque fois, après un album piano-voix, puis une ouverture vers une formule plus pop, il a privilégié une approche intimiste sous forme d'un trio : Marc Haussmann, un pianiste rencontré à Berlin qui l'accompagne désormais en tournée, Alice Animal, qu'il a découverte en la voyant chanter sur scène avec sa guitare électrique, et lui-même à la guitare sèche. La production a été confiée, comme pour le précédent album, à David Sztanke, qui fut le fondateur du groupe Tahiti Boy & The Palmtree Family et qui est parvenu à restituer la volonté initiale de simplicité tout en la parant de charmes pop. L'impression d'authenticité qui se dégage des onze chansons n'est pas due au hasard : elle est liée à ces choix d'enregistrement qui, en harmonie avec les conditions de conception, permettent d'apprécier à sa juste valeur cette voix chaude et chaleureuse, ces mélodies qui trottent dans la tête au fil des ballades et ces textes dont l'impact poétique se conjugue sur différents modes.

La pop en gage de liberté, les guitares pour héritage et la spontanéité comme irrépressible envie ! C'est sous ces signes que l'on pourrait placer le retour de KYO, qui reprend du service avec un sixième album studio à l'amplitude dévorante, instantané de notre époque, directement branché aux racines rock du groupe. A la fois rugueuse et mélodique, l'atmosphère ambiante traduit une volonté assumée et affirmée de se recentrer sur la notion même de "groupe", et ce, à tous les niveaux. Dans la composition d'abord, faite en grande partie à la guitare acoustique au profit de logiciels, dans la production ensuite, plus organique que technique, et enfin dans l'expression, spontanée et résolument libérée. Il en résulte une photographie où les tableaux se succèdent, infusés des spectres de Nirvana, Weezer ou Silverchair, tour à tour percutants, délicats, ou poignants.

40 ans après Ils s'aiment et 25 ans après l'aventure de Notre Dame de Paris où il jouait le rôle du prêtre Frollo, Daniel Lavoie revient avec un projet exceptionnel. Daniel Lavoie chante Rimbaud, souligne l'alchimie magique entre la beauté des textes d'Arthur Rimbaud et la magnifique voix du chanteur. 12 poèmes mis en musique dont L'éternité (avec Bruno Pelletier), Aube (avec Nanette Workman), Ma bohème, Le dormeur du val...

Le bien nommé Sous un soleil énorme est un album solaire, assurément, à multiples facettes. Durant l'année 2019, Lavilliers part en Argentine, démarrant un nouveau cycle, donnant naissance à quelques chansons... Cette année singulière a été l'occasion de voyager autrement. Les chansons nées à Buenos Aires se sont enrichies de l'observation du monde comme il va... Arrivent alors d'autres titres, autant issus d'une introspection que d'un imaginaire affranchi du "carnet de bord". La chronique d'un réel mêlé de poésie, de voix éteintes et de celles, nouvelles, qui s'élèvent. Et toujours, celle d'une infatigable fraternité comme fil rouge. L'ensemble résonne d'une intensité rare, d'une désarmante honnêteté et de la force de ceux qui avancent, malgré les épreuves. Autour de Lavilliers, des fidèles comme Romain Humeau du groupe Eiffel, des complices de longues dates, musiciens aux multiples talents comme Georges Baux, Xavier Tribolet ou Michael Lapie... Et comme toujours aussi chez Lavilliers, de nouveaux venus à la voix et les mots qui désarment comme le duo de Terrenoire, un collectif imparable avec Izia, Gaëtan Roussel, le jeune chanteur Hervé et Eric Cantona ! Le Quatuor Ebène, Victor Le Masne, Jérôme Coudane de Deportivo viennent compléter un équipage de tempéraments, orchestré par un capitaine qui tient la barre plus que jamais !

Après un retour fracassant cet été avec son titre tubesque Brésil, Finistère, Nolwenn Leroy fait son grand retour pour nous présenter son 8e opus. Cet album de onze titres est né d'une collaboration avec Benjamin Biolay qui signe plusieurs morceaux et le réalise avec Pierre Jaconelli. Nolwenn Leroy est une autrice-compositrice-interprète multi-instrumentiste qui a vendu plus de 3 millions d'albums et qui s'est produite dans des centaines de salles de concerts à travers le monde à guichets fermés.